mardi 26 mars 2013

Musées des civilisations


Nous passions devant tous les jours mais nous n'avions jusque là pas encore pris le temps de le visiter. Situé au bord du lac, le musée des civilisations ne passe pas inaperçu à Dschang. C'est l'un des rares bâtiments de la ville qui fait preuve d'une recherche esthétique et que l'on aime ou pas ses motifs géométriques peints de couleurs vives, il ne manque pas d'attirer le regard. 

La visite commence par l'histoire du Cameroun, des premiers peuplements au paléolithique jusqu'à l'indépendance en 1960, en passant par la découverte au XVème siècle par les portugais et l'esclavage et la colonisation qui en découlèrent.

Le reste de l'exposition est ensuite consacré à la description des grandes aires culturelles du Cameroun, des différentes ethnies qui les composent et de leur mode de vie.

Une insistance particulière est accordée aux royaumes, encore dénommés chefferies, qui sont un type d'organisation que l'on retrouve dans tout l'Ouest du Cameroun. A Dschang et dans les environs, en plein pays Bamiléké (une grande ethnie du Cameroun) on trouve de nombreuses chefferies, il y en a même une dans notre quartier, la chefferie Foto.

                                                                       Maquette de l'entrée d'une chefferie

Les communautés sont regroupées autour d'un chef, le Fo qui est un chef à la fois spirituel et politique. Il est le médiateur entre le monde des ancêtres et le monde des vivants. Mais il n'est pas seul à gouverner car il existe des conseils spécialisés pour l’assister dans la prise de décision. Les chefferies ont perdu beaucoup de leur pouvoir initial avec le développement d'un Etat et d'institutions modernes, aujourd'hui elles ne gèrent guère plus que les affaires de famille. Malgré tout elles restent un symbole fort des coutumes locales et sont le lieu de nombreuses fêtes tout au long de l'année au cours desquelles se déroulent les rites traditionnels, danses, processions et sacrifices d'animaux (souvent chèvres).

Nous avons été agréablement surpris de ce musée fort bien documenté, il semble que le partenariat avec la ville de Nantes ait été une réussite. Seul bémol, nous aurions aimé un peu plus d'information sur les objets exposés (provenance, utilisation...).





Le brouhaha de l'Afrique



S'il est bien une chose à laquelle on ne peut échapper ici, c'est LE BRUIT. Quelque soit l'endroit où nous sommes, impossible de trouver un moment de repos pour nos tympans.

Première remarque d'ordre général, les gens parlent fort, très fort, où qu'ils soient (sauf quand on demande un renseignement, là bizarrement il arrive souvent que la réponse soit à peine audible). De plus,en tant que blanc, on se fait souvent interpeler sur notre passage et si on a le malheur de ne pas répondre à ceux qui nous sont désagréables, comme se sont souvent les plus crétins, ils se mettent à nous crier dessus, nous déversant un flot de paroles incompréhensible, sur un ton agressif et moqueur, ô délicate poésie qui flatte les sens ! Puisque l'environnement est bruyant par conséquent les gens au téléphone sont obligés de crier. La conduite hasardeuse amène les conducteurs d'engins divers et variés à user et abuser du klaxon. Celui ci est également utilisé comme moyen de communication, ainsi le taxi en quête de passager informe vivement tout piéton de sa présence à grand coup de klaxon strident, manquant de peu de lui déclencher une crise cardiaque au passage.Le paroxisme étant atteint les jours de coupures de courant où en plus de tout ça, le ballet des groupes électrogènes ronronne joyeusement un peu partout.

Que l'extérieur soit bruyant, cela paraît normal, mais on pourrait espérer être au calme une fois rentré chez soi. Raté !

Le plus terrible pour nous pauvres européens que nous sommes, c'est le rythme de vie local, qui suit le soleil. L'éveil sonore commence vers 6h voir 5h30, avec les voisines du rez de chaussé qui font la vaisselle ou la lessive dans la cours en discutant (et pas en chuchotant, cela va sans dire). Sans parler de leur progéniture, qui se chamaille et pleure à la moindre occasion à toute heure de la journée, joue dans la cours intérieure en hurlant littéralement (on peut aimer les enfants mais il y a des limites tout de même). Quant aux autres étudiants, ils  n'hésitent pas à faire partager leur musique à tout le voisinage, dès potron minet. Se faire réveiller par des décibels de Section d'assault, ça n'a pas de prix...Le soir c'est plus calme car les gens se couchent relativement tôt, mais il nous parvient toujours une musique lointaine, probablement en provenance des bars. Et puis il y a les jours mémorables, ceux où l'eau se remet à couler dans la citerne à 3h du matin après plusieurs jours d'interruption par exemple. A ce moment, c'est l'allégresse, tout le monde sort en tapant joyeusement sur les bidons qu'ils vont de ce pas remplir dans un tohu bohu à réveiller les morts.


Dans tout ça, il y a toujours quelque part un coq pour chanter, quelqu'un pour enfoncer des clous, le bruit d'une tronçonneuse au loin, le déluge de pluie sur la tôle, une mère qui dispute son enfant qui à son tour braille à plein poumons, le son grésillant d'une télévision, les chiens du quartier qui hurlent à mort....

On l'aura compris, le rapport au bruit n'est pas du tout le même que chez nous, la devise semble être « fait autant de bruit que tu peux car tes voisins en font autant ». Il y a des choses supportables mais  la musique à un volume de discothèque à 7h, pour nous c'est clairement du manque de respect. Alors qu'ici tout le monde semble s'accomoder du bruit ambiant, personne ne dit aux enfants d'arrêter de hurler ni à son voisin de baisser la musique ou la télévision.

Ce qui est nuisance sonore ou tapage nocturne chez nous fait ici partie du paysage sonore, ce joyeux brouhaha qui fait de l'Afrique une terre si vivante, trop parfois pour nos sens aseptisés d'occidentaux...

lundi 25 mars 2013

Quelques petites croyances locales



Je ne me contenterais que d’un bref article pour montrer une infime partie des coutumes locales. Lors de nos quelques ballades, nous avons pu voir, au détour d’un chemin, près d’une cascade cachée sous une forêt ombrophile, de petites maisonnettes en terre cuite et au toit de tôle ondulée, avec un arbre qui lui est toujours voisin. 



Ces maisonnettes sont édifiées pour les esprits, les divinités locales. Devant certaines d’entre elles, nous avons pu voir des monticules juste devant leur porte, composés de sel et d'huile de palme, pour nourrir ces esprits.



Nous avons même eu l’occasion de voir un enclot en pétiole de raphia spécialement fait pour deux petites maisonnettes.



Même si la majeure partie de la population est soit musulmane, soit chrétienne, presque tout le monde garde certains rites ancestraux (merci la petite visite au musée). Et j'espere qu'elle me pardonnera cet ecart, mais voici une merveilleuse photo d'une autochtone devant l'une de ces maisonettes:


Topo faune : partie II

Et voici la suite, comme promis ! :D










Peut-être les larves de l'insectes juste au-dessus (?).  Trouvées au même endroit .








dimanche 17 mars 2013

La pluiiiie

Bonjour Bonjour!

Ca y est, la saison des pluies a commencé! c'est presque une invariante, tous les jours, vers 16h, grosse pluie. Pleins d'eclairs qui illuminent le ciel noir :D Un petit déluge, qui bat les toits de toles, on ne s'entend meme plus parler dans nos chambre.
Dans les rues, ce sont de véritable torrents qui coulent apres seulement quelques minutes. Ca ravine les pistes, mais ça continue d'etre (plus ou moins) praticable.

Et pour une fois... trois petits fou-fous sont allés se prendre une douche sous l'exutoire des gouttieres! photos pour la prochaine fois ou je serais au cyber.

CLADISTIIIIIIQUE!!!!!

Lyly a l'eau!



jeudi 14 mars 2013

Topo faune ! (partie I)


Les entomos l'attendaient, les arachno s'impatientaient et quelques ornitho piétinaient d'impatience mais voilà mesdames et messieurs le topo faune ! Bon pas de mammifères inutiles en vue à part des Homo sapiens déjà trop bien connus. Beaucoup de petites bêtes, pas forcément celles les plus portées dans vos coeurs mais les voilà, elles sont ici !

Un petit casse croûte ? (oui c'est une araignée)


Caerostris sp. ?

Avec quelques gouttes de venin au bout des chélicères...

Salticideae ?

Salticideae ?

Trop mignonne n'est-ce pas ?

Celle-là se la pète pas mal je trouve


Sur le chemin de la fac, près du lac

Chenille bien poilue
Une petite surprise dans un cours d'eau

Dans le genre discrète...

 Et Maintenant, les dinosaures ! :D






Nos compagnons de chambres

La suite des insectes arrivera bientôt. Les photos même réduites mettent beaucoup de temps à charger malheureusement...

Une cigarette pour la fin ?

 Nous attendons bien sûr l'avis de nos experts pour les identifications !

grottes sacrées et chute d'eau


Bonjour Bonjour !

Vu que nous avions un peu de temps libre, nous en avons profité pour faire un petit saut aux chutes de Mamy Wata et aux grottes sacrées de Demvoh.
Les transports ici c’est pas chose facile, et on allait pas y’aller en RER. Donc on est parti louer un minibus (on a la classe ou on ne l’a pas) pour pouvoir tranquillement partir à 7 (avec nos deux accompagnateurs). La route… bon ben, après les pluies, la latérite se transforme en belle boue, donc c’est pas un trajet très tranquille.

Mais les paysages sont très beaux, et nous finissons tout de même par arriver. On nous fait une petite explication de pourquoi les chutes s’appellent « Mamy Wata » : de maman watter, à cause d’européens qui n’arrivaient pas à avoir d’enfant, et qui après s’être trempés dans l’eau de la chute, ont eu un enfant. Depuis, cette chute est restée sacrée. On voit d’abord le petit ruisseau se lancer du haut des 82m que fait la falaise, puis nous descendons à ses pieds pour pouvoir mieux l’admirer. Et ça tombe bien, le chemin passe à travers une forêt sacrée, bonheur pour les botanistes ! (mais on peut pas trop y rester… elle est sacrée quoi). D’ailleurs en parlant de forêt sacrée. La grosse blague : nous étions le 8e jour de la semaine (oui y’a 8jours a une semaine ici, pourquoi pas ?), et donc normalement on a pas le droit de passer dans la forêt, les esprits ne seraient pas content sinon. Mais comme on a payé le droit d’entrée… Halala, ces esprits, même eux ont été corrompus !


Bref. On arrive devant la chute, c’est magistral. Voyez par vous-même :

 La cascade avec des couleurs chimiques, n'en déplaise a Oriane:
 Du haut des chutes:



Nous partons ensuite visiter les grottes de Demvoh, un peu plus loin. Plus que des grottes, ce sont plutôt des renfoncements dans la roche. Mais énormes. Avec une petite chute d’eau toute fine qui coule par-dessus les grottes. Les grottes sont au nombre de deux : une mâle et une femelle. Hé oui, car ici, les femmes vivent dans une autre maison que l’homme, donc il est normal que les esprits fassent de même J
Un petit saut aux grottes pour vous montrer ce que vous loupez en France ! (na ! il faut bien qu’on se vante un petit peu quand même non ?)

La grotte male:

A l'intérieur de la grotte male (mais on ne voit pas la petite cascade qui est sencée etre a u milieu de l'image...) :

 Et pour nos amis géologues (vous avez vu comme on pense a vous? ;) ):

Et enfin, une petite photo déprimante de la mauvaise humeur qui règne entre nous ici :