Le départ fut donné pour se rendre à Dschang, la ville dans laquelle nous passerons au moins les quatre prochains mois. Le voyage s'effectue en bus, nous nous rendons donc dans une gare routière improvisée, c'est-à-dire un trottoir au bord d'une route bien fréquentée. Le départ est prévu pour neuf heures...enfin était initialement prévue pour neuf heures !
La longue attente dans le bus |
Je
vous laisse donc tenter d'imaginer une attente de quatre heures dans
une chaleur étouffante (le bus ne roulant pas) avec des petits
vendeurs qui passent et repassent pour vous vendre tout et n'importe
quoi et surtout n'importe quoi : brosse à dents, bijoux et
montres, bonbons, mouchoirs en papier, fruits, pain, boissons
diverses et variées, sacs, gâteaux etc. etc.
Vers
13 heures enfin le bus semble bien vouloir partir. Nous prenons
encore quelques passagers à la station service qui s'installeront
dans les escaliers, derrière la porte arrière du bus juste à côté
de moi...enfin un peu sur moi aussi ! Une fois le bus lancé à
toute allure sur la route, le vent s'engouffre par les fenêtres et
permet aux voyageurs de transpirer un peu moins. Durant le trajet,
nous avons un vendeur ambulant qui tente de vendre différentes
graines aux vertus médicinales comme la guérison.....des
hémorroïdes.
Nous arrivons enfin à Dschang vers 18 heures. Mme Avana, la responsable du master vient nous chercher. Le chargement des bagages et des étudiants fut assez épique vu la montagne de valises ! Une fois tout ce petit monde entré, nous partons pour la mini-cité Kenfack-Pauline où nous allons résider.
Nous savions tous très bien qu'il ne fallait pas nous attendre à un palace cinq étoiles, mais même selon les normes camerounaises (attestées par Laura quelques jours plus tard) les lieux étaient sales. Le premier appartement visité, choisi par Romain, avait déjà quelques habitants, dont un cafard qui s'est carapaté à l'ouverture de la porte. Personne à part Romain ne connut réellement l'état des lieux initiaux (le ménage fut miraculeusement fait trois jours après sans qu'on puisse observer par nous-mêmes les dires de Romain). Fred et moi-même prirent les suivants, c'est très sale aussi et je ne vous raconte pas l'état de mon matelas et du sol sous le sommier.
Entre
temps, Romain changea d'appartement et choisit le suivant. Outre le
problème de saleté propre à chaque studio, sa fenêtre ne ferme
pas car les fenêtres ne sont pas aux mêmes dimensions que le cadre
(5-10 cm de trop en largeur...). Lydia hérite du studio le plus
grand mais aussi d'une accueillante odeur d’égout tout comme
Florian qui se réfugia dans le dernier studio occupé par Oriane.
On
apprend qu'il y a une coupure d'eau depuis plusieurs semaines donc
pas d'eau pour se laver ou juste pour tirer la chasse cette nuit (à
préciser qu'il n'y a déjà pas d'eau dans les cuvettes). On nous
dépanne de quelques bidons, histoire qu'on est quand même quelque
chose à notre arrivée.
La responsable nous emmène dîner au restaurant de l'alliance française où un excellent repas nous remonte le moral : viande de zébu, frites, bananes plantains fris, poulets...
La responsable nous emmène dîner au restaurant de l'alliance française où un excellent repas nous remonte le moral : viande de zébu, frites, bananes plantains fris, poulets...
Nous repartons ensuite nous coucher, à savoir que les fameux draps compris dans le contrat ne sont pas là. Vive le tapis de sol par dessus le matelas !
Le lendemain matin, beaucoup furent réveillés par le lever très précoce des voisins. Au menu : cris et pleurs d'enfants (plusieurs familles vivent au rez-de-chaussée), musique et conversations très fortes, choral des coqs amicaux de quartier. On sent qu'il va falloir s'habituer au bruit omniprésent, surtout que la résidence étant en « U », tous les sons résonnent et le bruit passe très bien par la tuyauterie (je peux presque suivre une conversation chez Fred depuis mon appartement en me mettant dans la salle d'eau).
Vu l'état global, nous sommes tous un peu surpris que personne n'eut l'idée de vérifier ces studios avant de nous les proposer...
Le lendemain matin, beaucoup furent réveillés par le lever très précoce des voisins. Au menu : cris et pleurs d'enfants (plusieurs familles vivent au rez-de-chaussée), musique et conversations très fortes, choral des coqs amicaux de quartier. On sent qu'il va falloir s'habituer au bruit omniprésent, surtout que la résidence étant en « U », tous les sons résonnent et le bruit passe très bien par la tuyauterie (je peux presque suivre une conversation chez Fred depuis mon appartement en me mettant dans la salle d'eau).
Le grand ménage commence à Kenfack ! |
Nous
partons en courant chercher de quoi faire le ménage et
vite ! Enfin, Florian et Oriane auraient bien aimés partir
aussi vite s'ils n'étaient pas restés coincés dans le studio au
réveil. La porte ne s'ouvrait plus et des voisins costauds sont
venus à la rescousse pour sortir nos deux jeunes étudiants. Après
avoir donc fuit dans l'appartement d'Oriane, Florian retourne dans le
sien où l'odeur semble passée. Il est suivi de près par Oriane qui
restera dans le studio de Flo plusieurs nuits, le temps qu'un
serrurier arrive. Romain profita de sa venue pour faire réparer sa
porte qui, elle, ne voulait plus se fermer !
Ce qu'il y avait sous mon lit, oui c'est un emballage de capote ! |
Expédition ravitaillement en eau |
Cependant,
nos envies de ménage ont été stoppées par l'heure fatidique de la
cérémonie des vœux au recteur de l'université de Dchang. On
s'habille bien et partons dans la mercedes rouge de Mme Avana en
direction du « sommet » (colline où se trouve une partie
du campus). Un grand amphi nous attend et la cérémonie
commence. Les étudiants ayant validé leurs diplômes avec mention
sont nommés et ceux-ci montent sur l'estrade pour serrer la main du
recteur et lui souhaiter leurs vœux et une bonne année. Pendant
plusieurs heures nous regardons les enseignants promus ainsi que tous
les départements passer. Chaque équipe vient avec des
cadeaux, parfois énorme, et salue le recteur sous le flash des
photographes. A la fin de la cérémonie vient notre tour, Mme Avana
insistant pour présenter les étudiants Français à l'ensemble de
l'université, bien que les Belges ne soient pas encore là.
Un des nombreux cadeaux offert au recteur (Monsieur debout en bleu) |
Au fond, la montagne de cadeaux |
A
l'heure actuelle, la majorité du matériel manquant est enfin là et
le plus gros des problème est passé. On attend cependant depuis
deux semaines que le magasin (sorte de pièce à débarras) soit
libéré pour nous faire une cuisine commune. Elle est offerte par
l'agent immobilier en compensation des désagréments à notre
arrivée, même si bien sûr, le responsable de la résidence a tenté
de nous le louer dans le dos de l'agent immobilier...Ce magasin est
aussi censé servir de lieu de dépôt des citernes d'eau censées
remplacer l'eau courante. Au niveau de l'eau c'est quand même déjà
mieux, on a plus de bidons et de seaux pour faire des stocks quand
l'eau arrive à la citerne commune de la résidence (soit une à deux
fois par semaine).
1 commentaire:
merci pour toutes ces photos et infos ! Marie-Hélène
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